BILL BRANDT (1904 - 1983)

Bill Brandt
Un des plus grands photographes anglais des années 40-50. Né de père anglais et de mère allemande à Hambourg, il s'installe à Londres en 1931. Initiation à la photographie en 1929, à Paris. Assistant de Man Ray, il se lie d'amitié avec Brassaî. Puis deux périodes, très contrastées, dans sa carrière. Jusqu'aux années 50, c'est la photographie de rues, documentaire, à dimension sociale. Après Paris et Londres, il photographie le Nord de l'Angleterre, les mines de charbon, les villes industrielles. Puis, après la seconde guerre, il va se consacrer au portrait, au nu et au paysage. Il réalise les portraits de ses personnages dans leur environnement habituel pour les mettre en confiance. Dans ses nus, le corps n'est plus qu'une matière, une texture, un objet abstrait, d'une grande perfection formelle. Il utilise le grand angle, qui déforme avec harmonie les corps, et préfère des tirages très contrastés. Rares sont les photographes qui ont excellé comme lui dans des domaines aussi variés que le social, le surréalisme, la photo de nuit, le documentaire des temps de guerre, le paysage, le portrait, le nu..
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Citations

  • Cela fait partie du travail du photographe de voir plus intensément que la plupart des personnes. Il doit avoir et garder en lui quelque chose de la réceptivité de l'enfant qui regarde le monde pour la première fois ou du voyageur qui entre dans un pays étrange. La plupart des photographes seraient embarrassés d'admettre publiquement qu'ils ont en eux le sens du merveilleux, et pourtant sans cela ils n'auraient pas pu produire les œuvres qu'ils ont réalisées, quelle que soit leur spécialité.
    C'est leur don de voir la vie autour d'eux clairement et intensément, comme une chose passionnante en soi. C'est un don inné, dont l'intensité varie avec le tempérament et l'environnement de l'individu.
  • Je crois qu’un bon portrait se doit d’exprimer quelque chose qui concerne le passé du sujet et donner à entrevoir quelque chose de son avenir.
  • Je pense qu'il est essentiel que le photographe fasse ses propres tirages et agrandissements. L'effet final du tirage définitif dépend tellement de ces opérations. Et seul le photographe lui-même sait quel effet il veut produire. Il devrait savoir par l'instinct, basé sur l'expérience, quels sujets sont mis en valeur par un tirage dur ou doux, clair ou foncé.
  • Quand j'ai vu ou senti – je ne sais lequel des deux termes utiliser – l'atmosphère de mon sujet, j'essaye de transmettre cette atmosphère en intensifiant les éléments qui le composent. Je souligne un aspect de mon sujet et je constate que je peux ainsi attirer plus efficacement l'attention du spectateur et induire chez lui une réponse émotive à l'atmosphère que j'ai essayé de communiquer.
  • Le sens de la composition est un atout majeur. Je pense que c'est une question d'instinct. Il est possible de le développer, mais je doute qu'il soit possible de l'apprendre. Toutefois, pour accomplir le meilleur de lui-même, le jeune photographe doit découvrir ce qui l'exalte le plus visuellement. Il doit découvrir son propre monde.
  • "Camera in London", Bill brandt, The Focal Press, London 1948