Georg Wilhelm Friedrich HEGEL (1770 - 1831)

HEGEL
Georg Wilhelm Friedrich Hegel, né en 1770 à Stuttgart et mort en 1831 à Berlin, est un philosophe allemand.
Son œuvre est l'une des plus représentatives de l'Idéalisme allemand et a influencé toute la philosophie contemporaine. L'Esthétique n'a pas été publié par lui; il s'agit de textes qui ont été collationnés et mis en forme après sa mort, basés sur des notes de cours qu'il a professés entre 1818 et 1829 et dont l'intitulé original était "Esthétique ou philosophie de l'art".
L'esthétique est la science du beau dans l'art, par opposition au beau de la nature. La réflexion sur l’art y est liée à la finalité de l’art, au sens où cette finalité est un dépassement de l’élément sensible vers la pensée pure et libre. Hegel considère que si l'art ne fait que représenter et imiter la nature (le réel), il ne peut être que décevant.

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Citations

  • Nous rencontrons d’abord cette opinion vulgaire que l’art s’apprend d’après des règles. Or ce que les préceptes peuvent communiquer se réduit à la partie extérieure, mécanique et technique de l’art [..]. Cependant il ne faut pas, pour éviter un préjugé, tomber dans un autre excès [..], tous les arts ont un côté technique qui ne s’apprend que par le travail et l’habitude. L’artiste a besoin, pour n’être pas arrêté dans ses créations, de cette habileté qui le rend maître et le fait disposer à son gré des matériaux de l’art.
  • En un mot, l’art crée à dessein des images, des apparences destinées à représenter des idées, à nous montrer la vérité sous des formes sensibles. Par là, il a la vertu de remuer l’âme dans ses profondeurs les plus intimes, de lui faire éprouver les pures jouissances attachées à la vue et à la contemplation du beau.
  • Un intérêt bien autrement vif et profond nous est offert, lorsque l’art, au lieu de reproduire simplement les objets dans leur existence extérieure et sous leur forme réelle, les représente comme saisis par l’esprit qui, tout en leur conservant leur forme naturelle, étend leur signification et les applique à une autre fin que celle qu’ils ont par eux-mêmes.
  • L’artiste doit se montrer créateur, et, dans le travail de sa propre imagination, avec le discernement des formes vraies, comme avec un sens profond et une vive sensibilité, réaliser spontanément et d’un seul jet l’idée qui l’anime et l’inspire.
  • Le sujet doit être intelligible et intéressant pour le public auquel il s’adresse. Mais ce but, le poète ou l’artiste ne l’atteindra qu’autant que, par son esprit général, son œuvre répondra à quelqu’une des idées essentielles de l’esprit humain et aux intérêts généraux de l’humanité. Les particularités d’une époque ne sont pas ce qui nous intéresse véritablement et d’une manière durable.
  • Si nous demandons maintenant en quoi consiste l’inspiration artistique en elle-même, elle n’est autre chose que d’être rempli et pénétré du sujet que l’on veut traiter, d’être présent en lui et de ne pouvoir se reposer avant de l’avoir marqué du caractère et revêtu de la forme parfaite qui en fait une œuvre d’art.
  • Une inspiration dans laquelle l’individu se pose avec orgueil et se fait valoir comme individu, au lieu d’être simplement l’organe et l’activité vivante de la chose elle-même, est une mauvaise inspiration.
  • Le but de l’art est précisément de dépouiller le fond aussi bien que la forme de ce qu’ils ont d’ordinaire et de prosaïque, de dégager par l’activité créatrice de l’esprit l’élément rationnel des choses, leur essence, pour la représenter dans une image idéale et vraie.
  • Il est à craindre que la manière, plus elle est spéciale, ne dégénère facilement en une sorte de routine, en un procédé de fabrication mécanique privé de vie, dont l’esprit est absent, où l’inspiration ne se fait plus sentir. L’art fait place à la simple habileté manuelle, et alors la manière, qui en soi ne doit pas être complètement rejetée, peut devenir quelque chose de froid et d’inanimé.