JOSEF KOUDELKA (1938 - )

ILLIAM KLEIN
Né en Moravie en 1938, naturalisé français en 1987, il sera d'abord ingénieur dans l'aéronautique avant de se tourner vers la photographie à la fin des années 1960. Il obtient la médaille d'or Robert Capa de l'Overseas Press Club à titre anonyme pour ses photos du “Printemps de Prague” en 1968. Chassé par le pouvoir communiste, il quitte la Tchécoslovaquie en 1970 et entre peu après à Magnum Photos. Il commence alors à voyager en Europe et à photographier la vie quotidienne, les fêtes religieuses et populaires qui ont toujours été pour lui un sujet d'élection. En 1975 est publiée la première version de “Gitans, la fin du voyage”, qui sera suivie de plus d'une douzaine d'autres livres. il accumule des images qui semblent n'avoir d'autre cohérence que la volonté de l'auteur à satisfaire une sorte de rage de voir une réalité qu'il transcende et organise avec un sens inné de la lumière et de la composition. Il a remporté plusieurs prix importants, et son travail a fait l'objet d'expositions au MOMA et à l'International Center of Photography (New York), à la Hayward Gallery (Londres), au Stedelijk Museum (Amsterdam) et au Palais de Tokyo à Paris. Il vit actuellement à Paris et à Prague.
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Citations

  • J'aimerais tout voir, tout regarder, je veux être la vue même.
  • Ce qui m'importe le plus [..] c'est de photographier, de continuer à prendre des photos sans me répéter. D'aller plus loin, aussi loin que possible. (in: “Chaos”, Nathan/Delphi Paris 1999)
  • Mes planches contact constituent un enregistrement personnel de ma vie [..]. Elles ne forment pas un journal, mais sont un reflet de moi pour le monde.
  • Pour moi, la plus belle chose est de me réveiller, de sortir, d'aller regarder. Regarder tout. Sans personne pour me dire: “Il faut que tu regardes ceci, ou cela”. Je regarde tout et j'essaye de trouver ce qui m'intéresse, parce que je ne sais pas, au départ, ce qui m'intéressera.[..] J'essaye de réagir à ce qui se présente. Après, je reviendrai, peut-être chaque année, dix ans de suite, et je finirai par comprendre. Entretiens avec Frank Horvat, Paris, janvier et mars 1987
  • Je photographie toujours les mêmes gens, les mêmes situations, parce que je veux connaître les limites de ces gens, de ces situations – et aussi mes propres limites. Il n'est pas important que je réussisse une photo la première fois, ni la cinquième, ni la dixième. Entretiens avec Frank Horvat, Paris, janvier et mars 1987
  • C'est bien quand c'est le maximum d'une situation, et en même temps le maximum de moi. II peut arriver que je touche ce maximum la première fois, par hasard, et que je retourne sur place dix fois de suite, pendant dix ans, sans pouvoir faire mieux. Ou qu'en cherchant un certain maximum j'en trouve un autre, auquel je n'avais pas pensé. Ce qui importe est la recherche, la motivation pour aller plus loin. Entretiens avec Frank Horvat, Paris, janvier et mars 1987
  • Quelquefois je photographie sans regarder dans le viseur, j'ai assez maîtrisé ça, c'est presque comme si je regardais. Ce que j'espère trouver est un passage de l'inconscient au conscient. Quand je photographie, je ne pense pas beaucoup [..]. Mais je travaille sur les contacts et sur les petits tirages, je les regarde, tout le temps, tout le temps. Je crois que le résultat de ce travail rentre en moi et qu'au moment de photographier il ressort, sans que j'y pense. Entretiens avec Frank Horvat, Paris, janvier et mars 1987
  • Il ne m'a jamais semblé important que mes photos soient publiées. Il est important de les faire. II y a eu des périodes où je n'avais pas d'argent, et j'imaginais que quelqu'un arrivait et me disait : “Voici l'argent, tu peux aller faire des photos, mais tu ne dois pas les montrer”. J'aurais accepté tout de suite. D'autre part, si quelqu'un venait me dire : “Voici l'argent pour faire les photos, mais après ta mort elles doivent être détruites”, je refuserais. Entretiens avec Frank Horvat, Paris, janvier et mars 1987