MICHAEL KENNA (1953 - )

MICHAEL KENNA
Photographe anglais vivant aux États-Unis, Michael Kenna, qui reconnaît volontiers l'influence de Bill Brandt, nous propose une œuvre se composant essentiellement de paysages à l'atmosphère intimiste et romantique, photographiés exclusivement en noir et blanc. Ses photos, toujours prises avec de très longs temps de pose, ont quelque chose du haiku et semblent inviter l'esprit à avancer vers autre chose: la fragilité de l’instant, la gloire du lieu, l'émotion esthétique. Leur petit format (20x20cm) invite le spectateur à une relation intime. Elles ne se révèlent qu’au prix d’une disponibilité. Il s'intéresse à tous types de paysages, que ce soit le jardin du château de Versailles, les usines de Detroit, les statues de l'île de Pâques, les paysages du Japon... ou les camps de concentration. Il parcourt sans cesse le monde: le voyage est sa passion, autant que la photographie.
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Citations

  • Je préfère le pouvoir de la suggestion à la description. En photographie, pour moi, il ne s'agit pas de copier le monde. Je ne suis pas vraiment intéressé en la réalisation d'une copie fidèle de ce que je vois autour de moi. Je pense qu'un des principaux atouts de la photographie, c'est non seulement sa capacité d'enregistrer une part de l'univers, mais aussi d'intégrer le sens esthétique du photographe. Le résultat de cette combinaison est une interprétation – et c'est cette interprétation qui est intéressante, à mon avis: quand le sujet passe au travers du filtre de l'esprit d'un individu et en émerge changé – non la duplication ou l'enregistrement de quelque chose.
    "Interview with Michael Kenna", Brooks Jensen, in Lens Work, N° 50, December 2003-January 2004 (trad: J.Kevers)
  • Lorsque vous vous trouvez dans un lieu, il est nécessaire d’entrer en phase avec ce lieu, que ce soit un jardin formel, un site industriel ou un jardin d’enfants. Vous devez établir une relation positive, […] ne pas avoir l’impression d’envahir ou de voler quelque chose. Qu’il s’agisse d’un arbre ou d’une aciérie, vous engendrez de mauvaises vibrations si vous dérobez quelque chose, si au lieu de vous demander "que puis-je apporter à ceci?" vous vous demandez "que pourrais-je bien en tirer?".
  • Mon travail est sur la trace, le sens, l'empreinte. Photographier un lieu, c'est comme partager un repas avec des amis. Vous voyez, au fil du temps, comment ils changent. Parfois un lieu ne change pas, mais moi j'ai changé. Est-ce qu'une amitié est jamais terminée? C'est la même chose avec les lieux que je photographie.