DANIEL MASCLET (1892 - 1969)
Après des études de musique, il devient assistant du baron de Meyer et s'avère très vite doué pour le portrait: des portraits encore marqués
par le pictorialisme dans les années 20, puis plus subjectifs, témoignant de son passage chez Harper’s Bazaar et Vogue et de ses contacts avec Otto Steinert.
Trés actif, membre du "Groupe des XV" puis des "30x40", il fut également un grand directeur d'exposition (1er salon international du nu photographique,
expositions Weston et Abbott). Sa rencontre avec Edward Weston en 1933 marque une rupture nette: le portraitiste cède la place à l’esthète, travaillant à la fois
sur la forme et la substance. Il restera le photographe de référence pour la photographie française jusque dans les années 60. Auteur de plusieurs livres de
théorie photographique (Réflexion sur le portrait en photographie..), il a aussi été critique dans de nombreuses revues (Photo-Revue, ..).
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Citations
- II y a dans le visage humain quelque chose de transcendant. Pour le photographier, les outils n'ont pas une importance prépondérante et la technique elle-même ne
compte guère. Ce qui compte avant tout, c'est celle ou celui qui se tient derrière la caméra avec son cerveau, son œil et son cœur. Le cerveau qui doit
penser, peser, juger, imaginer, réfléchir, inventer ... L'œil qui doit regarder, voir, toucher, découvrir, écouter, enregistrer ... Le cœur qui
doit sentir et aimer ... On réussit un bon portrait quand on a la passion et l'instinct des visages, et il est beau quand le photographe l'a tiré du néant à l'exact
instant de plus claire signification.
"Daniel Masclet - Réflexion sur le portrait en photographie, p. 14-15, - Photorevue, 1980. - Un visage humain doit être senti, aimé, adoré... non examiné!...Alors, l'étincelle jaillira des deux pôles: le pôle positif, le
modèle; le pôle négatif, le photographe. Et dans cet ordre... la sympathie, la compréhension surgiront de la caresse des deux regards, et le photographe et le
modèle, chacun faisant la moitié du chemin l'un vers l'autre se rapprocheront, entreront en communication et s'uniront, à l'intérieur de cette petite
chambre, noire, mystérieuse et magique, où de leur rencontre naîtra l'image... L'acte de connaissance sera remplacé par l'acte d'amour...
Daniel Masclet - Réflexion sur le portrait en photographie, p. 129, - Photorevue, 1980.