JERRY UELSMANN (1934 - )

JERRY UELSMANN
Jerry Uelsmann, qui obtint un Bachelor of Arts au Rochester Institute of Technology en 1957, un Master of Science et un Master of Art à l’Indiana University en 1960, fait partie de ce groupe restreint d'artistes dont on peut dire qu'ils ont modifié le langage même de leur support. En élaborant dès la fin des années 1950 ses images à partir de négatifs multiples, Uelsmann s'est libéré des contraintes de l'esthétique de l'époque pour proposer une nouvelle approche innovante qui va influencer une génération d'artistes-photographes. Ses images oniriques, visuellement plausibles mais logiquement impossibles, sont dans la lignée des peintures de René Magritte, des enseignements de Carl Jung, et du travail photographique de Man Ray. Réalisées grâce à une juxtaposition de négatifs et des techniques d'impressions multiples en chambre noire impliquant parfois l'utilisation d'une dizaine d'agrandisseurs, ses compositions surréalistes précèdent de plusieurs décennies les photos retouchées numériquement que nous connaissons actuellement.
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Citations

  • Je considère mes photos comme étant clairement symboliques, mais pas symboliquement claires. Il n'y a pas de formule secrète pour en déchiffrer la signification.
    Some Humanistic Considerations of Photography, 1971 (exposé devant la Royal Photographic Society.
  • Pour moi, le processus créatif commence quand je sors avec mon appareil et que j'interfère avec le monde. L'appareil photo est véritablement une autorisation à explorer. Il n'y a pas de choses sans intérêt. Il n'y a que des gens sans curiosité. Pour moi, faire le tour du quartier où je vis peut ne prendre que cinq minutes. Mais si j'ai mon appareil, cela peut prendre cinq heures..
  • Il n'y a pas une syntaxe commune à un certain nombre de matériaux visuels, et donc les gens y répondent chacun de manière différente. Si vous avez des sujets vraiment ouverts à interprétation comme un rocher ou un arbre volant par exemple, cela force la conscience du spectateur à avoir sa propre manière d'entrer en contact avec cette image. C'est le public qui complète le cycle.
  • Il y a une sorte d'impact émotionnel que l'on ressent à la vue de certaines images. Cela va au-delà de la communication telle que nous la connaissons. Une fois que vous avez vu la photo d'un poivron réalisée par Edward Weston, vous ne pouvez plus passer devant eux dans une épicerie sans les considérer comme des objets esthétiques. La vision de Weston a élevé ce légume ordinaire à un autre niveau. C'est ce que j'aime dans l'art.
  • Les jeunes qui apprennnent l'art du traitement numérique découvrent que le véritable défi est d'aboutir à une image qui éveille un écho tout d'abord en soi-même, et avec un peu de chance, auprès du public. Ils peuvent apprendre toutes ces nouvelles techniques et penser qu'elles sont plus faciles à mettre en œuvre, mais créer de bonnes images n'est pas une affaire d'outils.
    Interview avec Chris Maher & Larry Berman, novembre 2006.
  • Quand tout le processus devient un rituel imposé ne laissant aucune place aux variations et réactions spontanées, la vitalité du médium et notre relation par rapport à lui en souffrent.
  • Un des changements importants dans le monde de l'art apparu au passage du 19e au 20e siècle a été que les artistes du 20e siècle se sont plus attachés à l'expression personnelle qu'à célébrer les valeurs de la société ou de l'église. Cela s'est accompagné d'une acceptation plus large de l'idée qu'un artiste peut inventer une réalité davantage chargée de signification que celle qui est littéralement offerte à nos yeux.
(Traduction: J. Kevers).